Ça m’angoisse un brin de voir les amalgames possibles entre parcours spirituel et recherche rapide de soulagement.

La spiritualité à mon sens est une ouverture à la dimension sacrée de l’existence. Quand on a été cadrés par la société, la famille, la religion, l’école, l’entreprise et plus généralement la mentalité grégaire de l’humanité civilisée, reconquérir une quelconque pureté, rappelant notre innocence primordiale et sauvage, ça racle bien les bords. Parce qu’on nous a conditionnés à rentrer dans la case tous petits, alors tout malléables, et maintenant qu’on a un boule énorme dans cette case, bon courage pour en sortir sans morfler.

Il n’y a pas de quoi culpabiliser de se sentir mal adaptés et en souffrance dans ce monde qui marche sur la tête. C’est plutôt un signe de résistance saine de vouloir sortir du trou où on nous entasse en pensant qu’on ne remarque rien. C’est donc naturel de voir la spiritualité comme un eldorado. Ramener du sens dans ce merdier. Mais ledit eldorado n’est pas une solution immédiatement réconfortante. Pourquoi ? Parce qu’on arrive sur sa première marche remplis de merde et que pour grimper à son escalier il va falloir se délester de tout ça. Nous débarrasser de notre fange est loin d’être un processus cajolant. Elle colle bien, elle a fusionné avec nous depuis le temps. Il ne suffira pas de souffler dessus pour que le bobo s’en aille. Souvent, c’est à la pioche et au burin que tout ça doit passer. Et quand on croit dur comme fer qu’un truc nul à chier est bon pour nous, c’est à la bombe H que ça va partir.

C’est pourquoi quand le but est d’aller mieux, je conseille d’aller vers les professionnels des métiers de la santé, du soin, du mieux-être. Selon moi, les travailleurs occultes n’en font pas partie. S’engager sur un parcours spirituel pique de ouf car cela amène à la compréhension, à la connaissance. Cela fauche les illusions. Nous n’y trouverons pas le soulagement mais la puissance.